• J'ai pensé répertorié quelques livres à saveurs philosophiques qui pourraient nous permettre de cheminer philosophiquement avec nos élèves.

    Je commence par vous présenter la matériel que j'ai utilisé ainsi que quelques autres propositions:

    L’hôpital des poupées: Donner du sens à mon expérience, disponible à la Librairie ZONE de L’Université Laval 

    Elfie: À la recherche de la pensée, disponible à la Librairie ZONE de L’Université Laval 

    Kio et Gus: S’étonner devant le monde, disponible à la Librairie ZONE de L’Université Laval

    Pixie: À la recherche du sens, disponible à la Librairie ZONE de L’Université Laval

    La découverte de Harry: Recherche philosophique, disponible à la Librairie ZONE de L’Université Laval

    Lisa: La recherche éthique, disponible à la Librairie ZONE de L’Université Laval

    Ève: Enquête sur l’amour et la sexualité, disponible à la Librairie ZONE de L’Université Laval

    Suki: Écrire, comment et pourquoi (pas encore traduit), non disponible

    Marc: À la recherche d’une société (en voie de traduction), non disponible 

     


    Je poursuis avec une collection provenant de La Traversée, matériel super intéressant également:

    Nakeesha et Jess: Chair de notre monde, disponible à la Collection LA TRAVERSÉE

    Grégoire et Béatrice: Apprivoiser la différence, disponible à la Collection LA TRAVERSÉE

    Fabienne et Loïc: Faire face aux tempêtes de la vie, disponible à la Collection LA TRAVERSÉE

    Mischa: Le fil de Mischa, disponible à la Collection LA TRAVERSÉE

    Romane: Le fil de Romane, disponible à la Collection LA TRAVERSÉE

    Hannah 1: Rompre le cercle vicieux, disponible à la Collection LA TRAVERSÉE

    Hannah 2: Rompre le cercle vicieux, disponible à la Collection LA TRAVERSÉE 


    Je vous propose également plusieurs livres essentiellement et clairement à saveur philosophiques:

    Les contes d'Audrey-Anne: Dialoguer sur le corps et la violence, Éditions Le Loup de Gouttière

    La découverte de Phil et Sophie ou De l’être humain (1999), Éditions Le Loup de Gouttière

    La découverte de Phil et Sophie (1993), Éditions Le Loup de Gouttière 

    Goûters philo, Éditions Milan
    - À titre d'exemples, voici quelques titres qui pourraient nous inspirer: amour et amitiés, beauté et laideur, bien et mal, bonheur et malheur, etc. Je vous offre ici un petit interview des auteurs à propos des Goûters philo.

    Philozenfants, Éditions Nathan

    Les Philo-fables, Éditions Michel Albin

    Le livre des grands contraires philosophiques, Éditions Nathan

    L'amour et l'amitié, Éditions Nathan

    C'est bien, c'est mal, Éditions Nathan

    C'est quoi le bonheur, Éditions Milan

    Sommes-nous vraiment libres?, Éditions Milan

    Les questions des tout-petits sur la mort, Bayard

    Piccolophilo, Éditions Albin Michel Jeunesse

    Gaston le petit garçon qui n'arrêtait pas de poser des questions, Éditions Bayard Jeunesse

      

    En fin, je vous proposant des oeuvres littéraires qui vous permettront d'abordre des questions philosophiques avec vos élèves.

    Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry (un classique!)

    Comment Wang-Fô fût sauvé  de Marguerite Yourcenar des Éditions Gallimard

    La petite fille du livre de Nadja

    Le cheval magique de Han Gan de Jiang Hong Chen

    Le secret d'Anaïs Vaugelade

    Un chat est un chat de Grégoire Solotareff

    7 souris dans le noir de Ed Young

    Cinq, six bonheurs de Jean-Marc Mathis

    La grève de la vie d'Amélie Couture

    Jonathan Livonstone le goéland de Richard Bach

    L'île aux lapins de Jörg Steiner


     

    Pour terminer, onaya a également publié sa démarche en philosophie et présente sa bibliographie qui pourrait aussi vous proposer.

    Si jamais vous avez des propositions de livres, il me fera plaisir de les ajouter à cet article...

      

     


    6 commentaires
  • Bien des CRP se sont déroulées durant toute l'année et toutes étaient aussi intéressantes les unes que les autres. J'ai pu constater un progrès marqué chez les enfants concernant les compétences en CRP.

    Entres autres choses:

    - Les garçons étaient moins impliqués au début de l'année. Je pensais donc que cette "activité" interpellait davantage les filles du fait que la CRP est une activités plus réflexive donc plus statique...

    Les garçons, règle générale, ont besoin de bouger. Mais, avec la pratique, ils ont fini par prendre leur place et par construire sur ce que les autres disaient. J'étais épatée de les voir s'extérioriser et partager leur réflexion...

    - Les filles, quant à elle, ont dû apprendre à laisser de la place aux garçons pour s'exprimer.

    - Plus l'année avançait, plus les élèves étaient en mesure de s'écouter et de construire une pensée, un concept ensemble. Chose parfois difficile même en tant qu'adulte.

    - Il réalisait qu'il y avait des questions sur le sens de la VIE. Ils prenaient plaisir à participer à ce genre de questions. L'évidence de ce plaisir se lisait dans leurs yeux. Il discutaient de choses vraies...

    - Certains élèves se sont découverts des compétences évidentes dans le domaine de la philosophie.

    La CRP est devenue pour moi une manière d'entrevoir l'enseignement, car l'enfant est bel et bien au centre de sa réflexion personnelle et les autres l'aident à construire sa propre pensée. Je suis persuadée que je pourrais réinvestir cette vision de l'enseignement dans différents domaines d'enseignement.

    J'ai bien l'intention de me réinscrire, comme observatrice, à une seconde communuauté de recherche philosophique à l'Université de Laval. J'ai envie de continuer à philosopher avec les autres pour moi-même et par-moi-même!

    Cinq ans plus tard, ma démarche en communauté s'intensifie à plusieurs domaines, notamment en enseignement du français. Je suis épatée de voir que cette transformation s'est fait lentement, mais sûrement et que pendant toutes ces années,  je me suis forgée ma propre personnalité enseignante...


    votre commentaire
  • Avant de se lancer dans une nouvelle CRP, nous voulions vérifier l'intérêt des élèves. Nous leur avons donc demandé: "Suite à notre première expérience en communauté de recherche, que penses-tu de la philosophie?"

    - La philosophie, ça sert à nous questionner et à trouver des réponses.
    - La philosophie, ça nous permet de comprendre des choses dans le monde.
    - La philosophie, ça nous aide à nous comprendre.
    - La philosophie, ça nous aide à nous transformer.


    Plusieurs élèves ont répondu qu'au début, ils ne croyaient pas que la philosophie était intéressante. Voici ce qu'ils ont répondu:


    - Le mot philosophie est un mot long, donc je pensais que c'était plate.
    - Je ne savais pas ce que c'était la philosophie, donc je croyais que c'était plate.
    - Quand on essaie quelque chose pour la première fois, on ne sait pas ce que c'est. Donc, souvent, on pense que c'est plate.
    - Pour que ce soit intéressant, il faut participer. Si on ne fait que regarder, c'est certain que ce sera plate.
    - J'ai toujours su que la philosophie ce serait intéressant. Mais, finalement, c'est moins intéressant que je le croyais.


    La question suivante s'imposait à ce moment de la discussion:


    Isabelle
    - Voulez-vous continuer à participer aux communautés de recherche?


    - Oui, mais il va falloir s'améliorer.


    Isabelle
    - Que faudra-t-il faire pour s'améliorer?


    - Il faut que nous participions.


    - Il faut aussi donner le droit de parole aux autres même si ce ne sont pas nos amis.


    - Il faut aussi donner le droit de paroles aux garçons et aux filles. Si on est une fille, on peut donner le droit de parole aux garçons et si on est un graçon on peut donner le droit de parole aux filles.


    - Il faut donner ses idées, pas celle des autres.


    - Il faut écouter.


    Je me suis rendue compte qu'un retour sur la CRP était indipensable à certain moment. Notre retour nous a permis d'identifier certains comportements qui ne favorisent pas un bon climat dans une CRP et les élèves ont identifié ces comportements par eux-mêmes et pour eux-mêmes. J'ai trouvé cette démarche très enrichissante et révélatrice.

    À ce moment précis, ils ont accepté de participer à une CRP et de s'investir pour l'améliorer. J'étais très heureuse de ce geste et de cette décision. Il va sans dire que j'allais profiter au maximum de cette opportunité...


    1 commentaire
  • En leçon de mathématiques avec les 4ème année, nous avons fait un peu de philosophie sur les mathématiques. En faisant une révision sur les fractions équivalentes, nous en sommes venus à nous demander :

    - Est-ce que 1/5 et 5/1, c’est la même chose?

    - Est-ce que 5/0 c’est une fraction?

    - Est-ce que 0/5, c’est une fraction?

    - Est-ce que 0/5 et 5/5, c’est la même chose?

    Les élèves se sont emballés et s’exprimaient aisément. Chacun tentait d’expliquer à sa manière sa réponse et sa réflexion le but n'étant pas à ce moment-ci de trouver la réponse mais bien d'émettre des hypothèses. Entre autres :

    - 1/5 et 5/1 ce n’est pas la même chose. La première c’est qu’on divise quelque chose en 5 parts égales et l’autre c’est que nous avons 5 choses qu’on divise en 1 part.

    - La fraction 5/0 est une fraction qui peut s’écrire, mais ce n’est pas une fraction vraie, car 5 divisé par 0 égal 0.

    - 0/5 est une fraction, car je pourrais diviser un gâteau en 5 parts égales et ne pas en prendre.

    - 0/5 n’est pas une fraction vraie, car 0 divisé par 5 c’est comme dire rien divisé par 5. On ne peut pas diviser rien en 5…

    J’ai fait prendre conscience aux élèves que nous avons fait un peu de philosophie en mathématiques. Certains élèves m’ont dit : « Je le savais! ».

    Cinq ans plus tard, alors que je me questionne sur la manière de faire vivre les mathématiques dans ma classe, je retombe sur mes écrits qui me font carrément entrevoir une possibilité que j'avais oublié, malheureusement. Si jamais vous avez des ressources à ce sujet à me partager, n'hésitez surtout pas!!!


    2 commentaires
  • Lors de cette CRP, les élèves ont choisi la question suivante : « Quel est le dernier nom de Pixie? »

    La discussion a débuté par des éclaircissements tels que :

    - Qu’est-ce que c’est un dernier nom?

    - Est-ce qu’un dernier nom c’est le prénom, le nom de famille ou le surnom?

     Puis, C. a tenté de ramener la discussion vers la question initiale :

    - Pour pouvoir trouver le dernier nom de Pixie, on doit trouver des indices dans le texte qui pourraient nous permettre de trouver la réponse à la question.

    S.
    - Peut-être qu’on peut trouver le dernier nom de Pixie en connaissant le pays où elle habite. Par exemple, au Canada on parle français alors son nom sera français.

    K.
    -Je crois que nous pourrions savoir où habite Pixie en cherchant des mots dans le livre. Parce qu’en France et au Québec, nous n’avons pas le même vocabulaire.

    C.
    - On peut demander aux autres de nous appeler d’un autre nom sans qu’on change notre nom pour vrai.

    Quelques élèves parlent du fait qu’on peut choisir de changer de nom.

    C. dit qu’on peut être « forcé » de changer de nom pour sa sécurité physique. Certains élèves avancent l’idée que les gens peuvent changer de nom parce qu’ils ne l’aiment pas et S. ajoute qu’on peut changer de nom pour d’autres raisons.

    Isabelle
    - Est-ce qu’ils arrivent que vos parents vous appellent par un autre nom?

    La plupart des élèves répondent oui.

    Isabelle
    - Est-ce que vous êtes quelqu’un d’autre si les gens vous appellent par un autre nom?

    Ils sont tous d’accord pour dire que nous sommes la même personne.

    Isabelle
    - Est-ce que le fait qu’ils vous appellent par un autre nom veut dire qu’ils n’aiment pas votre prénom?

    E.
    - Non. Parce ce sont eux [mes parents] qui m’ont donné mon nom. S’il n’aimait pas mon nom, il ne m’aurait pas donné ce nom-là.

    R.
    - Les espions peuvent tuer des gens et prendre leur nom.

    Les élèves réagissent.

    Isabelle
    - Si on est espion et qu’on prend le nom de quelqu’un d’autre, sommes-nous toujours nous-mêmes?

    S.
    - On est toujours nous (physiquement et psychologiquement), mais on a QUE le nom de quelqu’un d’autre, c’est tout.

    V.
    - Mais si on a une partie du corps de quelqu’un d’autre, on n’est plus vraiment nous.

    Isabelle
    - C’est intéressant V.! Je lance la question : « Est-ce que si on a le cœur de quelqu’un d’autre, on devient quelqu’un d’autre? »

    L.
    -Je crois qu’on devient un peu quelqu’un d’autre. Parce le cœur, c’est là où il y a l’amour et la vie. Si je reçois le cœur de quelqu’un qui n’est pas beaucoup gentil alors je deviendrai un peu moins gentille.

    J.
    -On ne peut pas devenir quelqu’un d’autre parce qu’on a pas changé de cerveau.

    E.
    -Je crois qu’on change mais pas tant que ça. Par exemple, si je suis bonne à la marche et que je reçois le cœur de quelqu’un qui était bon à la course, alors je serai meilleure à la course.

    C. explique une histoire où un homme avec un lourd passé (violent, drogue, etc.) s’est retrouvé coincé dans sa voiture lors d’un grave accident de la route. Un autre homme qui passait a mis ses mains dans le feu pour le sauver et s’est brûlé les mains. L’homme a changé.

    Isabelle
    - Pour quelles raisons la vie des deux hommes a changé?

    C.
    -L’homme qui s’est fait sauvé a réalisé que sa vie est importante parce que quelqu’un l’a sauvé de ses mains.

    Isabelle
    -Est-ce que tu crois que la vie de l’autre homme, celui qui l’a sauvé, a changé?

    C.
    -Oui. Parce qu’il a sauvé une vie de ses propres mains. Il a commencé à apprécier la vie et à l’aimer.

    J’ai dû arrêter là, car le temps manquait. Mais, j’ai ressenti un engouement marqué pour la question lorsqu’on a commencé à parler d’identité et surtout de qui on est si on reçoit le cœur (ou toute autre partie du corps) de quelqu’un d’autre. J’ai vu des étincelles dans les yeux de certains élèves comme s’ils me disaient : « Ça y est! On y est! On parle des vraies choses! Ça c’est important! On parle de la vie! »

    J’ai souligné toutes les émotions que j’ai ressenties quand j’ai vu dans leurs yeux cet engouement à parler des vraies choses.

    - Tu vois, on n’aura pas répondu à la question de départ. En fait, on n’a pas trouvé de réponse, mais tu peux continuer à réfléchir dans ta tête, à réfléchir avec tes amis et ta famille.

    M-A a aussi souligné que cette discussion a d’abord commencé par une petite question et s’est terminée par une grande question.

    Isabelle
    - C’est ça la philosophie! Ça fait grandir!

    C.
    -L’autre jour, mon père m’a dit que faire de la philosophie, c’est parler des grandes questions de la vie. Et c’est ce qu’on a fait!

    Isabelle
    - Exactement, C.. Ton père a raison. Parler de notre identité, du don d’organe, c’est de la philosophie.

    R. -
    [On a parlé de] pourquoi je suis moi?

    (Il faisait référence à une phrase qu’E. qui nous avait donné au début de l’année en réponse à la question : "Qu'est qu'une question philosophique?)

    Les observateurs:
    A. devait identifier des phrases et des personnes qui ont fait avancer la discussion. Il a pris 5 pages de notes. Je l’ai encouragé à mettre ces pages dans son portfolio.

    P. devait étudier comment le droit de parole était respecté. Il nous a fait part que parfois, il y avait des gens qui coupaient la parole. À d’autres moments, on se respectait.

    E. devait faire un résumé de la CRP, mais elle a avoué qu’elle trouvait la discussion si intéressante qu’elle n’a pas pris de notes. Elle dit aussi qu’elle aurait voulu participer à la CRP et qu’elle était partagée entre son rôle et son envie de parler.

    Wow! Ce fût toute une CRP dont je me souviendrai longtemps!!!


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires