• Avant de se lancer dans une nouvelle CRP, nous voulions vérifier l'intérêt des élèves. Nous leur avons donc demandé: "Suite à notre première expérience en communauté de recherche, que penses-tu de la philosophie?"

    - La philosophie, ça sert à nous questionner et à trouver des réponses.
    - La philosophie, ça nous permet de comprendre des choses dans le monde.
    - La philosophie, ça nous aide à nous comprendre.
    - La philosophie, ça nous aide à nous transformer.


    Plusieurs élèves ont répondu qu'au début, ils ne croyaient pas que la philosophie était intéressante. Voici ce qu'ils ont répondu:


    - Le mot philosophie est un mot long, donc je pensais que c'était plate.
    - Je ne savais pas ce que c'était la philosophie, donc je croyais que c'était plate.
    - Quand on essaie quelque chose pour la première fois, on ne sait pas ce que c'est. Donc, souvent, on pense que c'est plate.
    - Pour que ce soit intéressant, il faut participer. Si on ne fait que regarder, c'est certain que ce sera plate.
    - J'ai toujours su que la philosophie ce serait intéressant. Mais, finalement, c'est moins intéressant que je le croyais.


    La question suivante s'imposait à ce moment de la discussion:


    Isabelle
    - Voulez-vous continuer à participer aux communautés de recherche?


    - Oui, mais il va falloir s'améliorer.


    Isabelle
    - Que faudra-t-il faire pour s'améliorer?


    - Il faut que nous participions.


    - Il faut aussi donner le droit de parole aux autres même si ce ne sont pas nos amis.


    - Il faut aussi donner le droit de paroles aux garçons et aux filles. Si on est une fille, on peut donner le droit de parole aux garçons et si on est un graçon on peut donner le droit de parole aux filles.


    - Il faut donner ses idées, pas celle des autres.


    - Il faut écouter.


    Je me suis rendue compte qu'un retour sur la CRP était indipensable à certain moment. Notre retour nous a permis d'identifier certains comportements qui ne favorisent pas un bon climat dans une CRP et les élèves ont identifié ces comportements par eux-mêmes et pour eux-mêmes. J'ai trouvé cette démarche très enrichissante et révélatrice.

    À ce moment précis, ils ont accepté de participer à une CRP et de s'investir pour l'améliorer. J'étais très heureuse de ce geste et de cette décision. Il va sans dire que j'allais profiter au maximum de cette opportunité...


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  • En leçon de mathématiques avec les 4ème année, nous avons fait un peu de philosophie sur les mathématiques. En faisant une révision sur les fractions équivalentes, nous en sommes venus à nous demander :

    - Est-ce que 1/5 et 5/1, c’est la même chose?

    - Est-ce que 5/0 c’est une fraction?

    - Est-ce que 0/5, c’est une fraction?

    - Est-ce que 0/5 et 5/5, c’est la même chose?

    Les élèves se sont emballés et s’exprimaient aisément. Chacun tentait d’expliquer à sa manière sa réponse et sa réflexion le but n'étant pas à ce moment-ci de trouver la réponse mais bien d'émettre des hypothèses. Entre autres :

    - 1/5 et 5/1 ce n’est pas la même chose. La première c’est qu’on divise quelque chose en 5 parts égales et l’autre c’est que nous avons 5 choses qu’on divise en 1 part.

    - La fraction 5/0 est une fraction qui peut s’écrire, mais ce n’est pas une fraction vraie, car 5 divisé par 0 égal 0.

    - 0/5 est une fraction, car je pourrais diviser un gâteau en 5 parts égales et ne pas en prendre.

    - 0/5 n’est pas une fraction vraie, car 0 divisé par 5 c’est comme dire rien divisé par 5. On ne peut pas diviser rien en 5…

    J’ai fait prendre conscience aux élèves que nous avons fait un peu de philosophie en mathématiques. Certains élèves m’ont dit : « Je le savais! ».

    Cinq ans plus tard, alors que je me questionne sur la manière de faire vivre les mathématiques dans ma classe, je retombe sur mes écrits qui me font carrément entrevoir une possibilité que j'avais oublié, malheureusement. Si jamais vous avez des ressources à ce sujet à me partager, n'hésitez surtout pas!!!


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  • Lors de cette CRP, les élèves ont choisi la question suivante : « Quel est le dernier nom de Pixie? »

    La discussion a débuté par des éclaircissements tels que :

    - Qu’est-ce que c’est un dernier nom?

    - Est-ce qu’un dernier nom c’est le prénom, le nom de famille ou le surnom?

     Puis, C. a tenté de ramener la discussion vers la question initiale :

    - Pour pouvoir trouver le dernier nom de Pixie, on doit trouver des indices dans le texte qui pourraient nous permettre de trouver la réponse à la question.

    S.
    - Peut-être qu’on peut trouver le dernier nom de Pixie en connaissant le pays où elle habite. Par exemple, au Canada on parle français alors son nom sera français.

    K.
    -Je crois que nous pourrions savoir où habite Pixie en cherchant des mots dans le livre. Parce qu’en France et au Québec, nous n’avons pas le même vocabulaire.

    C.
    - On peut demander aux autres de nous appeler d’un autre nom sans qu’on change notre nom pour vrai.

    Quelques élèves parlent du fait qu’on peut choisir de changer de nom.

    C. dit qu’on peut être « forcé » de changer de nom pour sa sécurité physique. Certains élèves avancent l’idée que les gens peuvent changer de nom parce qu’ils ne l’aiment pas et S. ajoute qu’on peut changer de nom pour d’autres raisons.

    Isabelle
    - Est-ce qu’ils arrivent que vos parents vous appellent par un autre nom?

    La plupart des élèves répondent oui.

    Isabelle
    - Est-ce que vous êtes quelqu’un d’autre si les gens vous appellent par un autre nom?

    Ils sont tous d’accord pour dire que nous sommes la même personne.

    Isabelle
    - Est-ce que le fait qu’ils vous appellent par un autre nom veut dire qu’ils n’aiment pas votre prénom?

    E.
    - Non. Parce ce sont eux [mes parents] qui m’ont donné mon nom. S’il n’aimait pas mon nom, il ne m’aurait pas donné ce nom-là.

    R.
    - Les espions peuvent tuer des gens et prendre leur nom.

    Les élèves réagissent.

    Isabelle
    - Si on est espion et qu’on prend le nom de quelqu’un d’autre, sommes-nous toujours nous-mêmes?

    S.
    - On est toujours nous (physiquement et psychologiquement), mais on a QUE le nom de quelqu’un d’autre, c’est tout.

    V.
    - Mais si on a une partie du corps de quelqu’un d’autre, on n’est plus vraiment nous.

    Isabelle
    - C’est intéressant V.! Je lance la question : « Est-ce que si on a le cœur de quelqu’un d’autre, on devient quelqu’un d’autre? »

    L.
    -Je crois qu’on devient un peu quelqu’un d’autre. Parce le cœur, c’est là où il y a l’amour et la vie. Si je reçois le cœur de quelqu’un qui n’est pas beaucoup gentil alors je deviendrai un peu moins gentille.

    J.
    -On ne peut pas devenir quelqu’un d’autre parce qu’on a pas changé de cerveau.

    E.
    -Je crois qu’on change mais pas tant que ça. Par exemple, si je suis bonne à la marche et que je reçois le cœur de quelqu’un qui était bon à la course, alors je serai meilleure à la course.

    C. explique une histoire où un homme avec un lourd passé (violent, drogue, etc.) s’est retrouvé coincé dans sa voiture lors d’un grave accident de la route. Un autre homme qui passait a mis ses mains dans le feu pour le sauver et s’est brûlé les mains. L’homme a changé.

    Isabelle
    - Pour quelles raisons la vie des deux hommes a changé?

    C.
    -L’homme qui s’est fait sauvé a réalisé que sa vie est importante parce que quelqu’un l’a sauvé de ses mains.

    Isabelle
    -Est-ce que tu crois que la vie de l’autre homme, celui qui l’a sauvé, a changé?

    C.
    -Oui. Parce qu’il a sauvé une vie de ses propres mains. Il a commencé à apprécier la vie et à l’aimer.

    J’ai dû arrêter là, car le temps manquait. Mais, j’ai ressenti un engouement marqué pour la question lorsqu’on a commencé à parler d’identité et surtout de qui on est si on reçoit le cœur (ou toute autre partie du corps) de quelqu’un d’autre. J’ai vu des étincelles dans les yeux de certains élèves comme s’ils me disaient : « Ça y est! On y est! On parle des vraies choses! Ça c’est important! On parle de la vie! »

    J’ai souligné toutes les émotions que j’ai ressenties quand j’ai vu dans leurs yeux cet engouement à parler des vraies choses.

    - Tu vois, on n’aura pas répondu à la question de départ. En fait, on n’a pas trouvé de réponse, mais tu peux continuer à réfléchir dans ta tête, à réfléchir avec tes amis et ta famille.

    M-A a aussi souligné que cette discussion a d’abord commencé par une petite question et s’est terminée par une grande question.

    Isabelle
    - C’est ça la philosophie! Ça fait grandir!

    C.
    -L’autre jour, mon père m’a dit que faire de la philosophie, c’est parler des grandes questions de la vie. Et c’est ce qu’on a fait!

    Isabelle
    - Exactement, C.. Ton père a raison. Parler de notre identité, du don d’organe, c’est de la philosophie.

    R. -
    [On a parlé de] pourquoi je suis moi?

    (Il faisait référence à une phrase qu’E. qui nous avait donné au début de l’année en réponse à la question : "Qu'est qu'une question philosophique?)

    Les observateurs:
    A. devait identifier des phrases et des personnes qui ont fait avancer la discussion. Il a pris 5 pages de notes. Je l’ai encouragé à mettre ces pages dans son portfolio.

    P. devait étudier comment le droit de parole était respecté. Il nous a fait part que parfois, il y avait des gens qui coupaient la parole. À d’autres moments, on se respectait.

    E. devait faire un résumé de la CRP, mais elle a avoué qu’elle trouvait la discussion si intéressante qu’elle n’a pas pris de notes. Elle dit aussi qu’elle aurait voulu participer à la CRP et qu’elle était partagée entre son rôle et son envie de parler.

    Wow! Ce fût toute une CRP dont je me souviendrai longtemps!!!


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  • Chapitre 2 (1ère partie)

    Lecture du texte
    Les élèves sont disposés en cercle gars/fille. Aujourd’hui, la mère d'un élève vient filmer la communauté de recherche philosophique. La lecture de déroule à tour de rôle en décrivant le sens horaire.

    Suite à la lecture, je leur demande de me dire ce qu’ils ont retenu de l'histoire. Plusieurs élèves ont trouvé des réponses aux questions qu’ils se sont posées dans la communauté précédente. Par exemple, Pixie est une fille ou un garçon? Dans le texte, on comprend que c’est une fille.

    Les questions

    Les élèves sont invités à écrire leur question au tableau en inscrivant leur prénom. Puis, nous avons amorcé l'étape de la clarification des questions. Malgré mes explications sur ce qu’est la clarification des questions, je remarque que les élèves essaient de trouver la réponse à chacune des questions. Certains d’entre eux ont compris ce qu’est-ce la clarification et aide les autres à comprendre.

    Nous n'avons pas eu le temps de passer en revue toutes les questions. Nous devrons continuer à la prochaine période.
    * Une activité sur ce qu'est la clarification des questions sera nécessaire pour faciliter le processus de la CRP.

    Chapitre 2 (2è partie)

    Exercice: qu'est-ce que "clarifier une question"

    Suite à mes remarques, je décide de placer les élèves en communauté de recherche sur ce que veut dire « clarifier les questions ». C’est ainsi que les élèves m’ont dit ce qui suit :

    Isabelle
    - Est-ce que quelqu’un peut me dire dans ses mots ce que c’est «clarifier une question»?

    Élève - Si on ne comprend pas la question qui est écrite au tableau, on pose des questions pour mieux la comprendre.

    Isabelle - Peux-tu me donner des exemples de questions que tu pourrais poser?

    Élève
    - Qu’est-ce que tu veux par ce mot?
    - Qu’est-ce que tu veux dire : « ceci » ou « cela »?
    - Qu’est-ce que tu veux dire?

    J’invite les élèves à aller écrire leurs questions ou leurs commentaires sur la feuille que j’ai laissée au centre de la communauté. Je souhaite utiliser cette feuille comme référentiel, aide-mémoire.

    Élève
    - On peut demander aussi : « Dans quel sens tu veux dire « ceci »?

    Élève - Parfois, aussi, on peut changer les mots de la question pour mieux comprendre.

    Élève - Il faut aussi poser des questions qui sont nécessaires.

    Une élève complète les propos :
    - … qui font avancer la discussion.

    Élève - On ne cherche pas à trouver la réponse.

    Puis, nous avons amorcé le travail du deuxième chapitre. Nous avons donc passé en revue quelques questions afin de les clarifier. Les élèves ont regroupé les questions qui se répétaient. À un moment, nous avons lu deux questions :

    - Est-ce que Pixie a d’autres amis qu’Isabelle?
    - Est-ce qu’Isabelle a d’autres amis que Pixie?

    Nous nous sommes demandés si ces deux questions étaient identiques. Voici ce qu’ils ont dit :

    Élève 1 - Oui, elles sont pareilles, c’est juste qu’elles sont inversées.
    Élève 2 - Justement, si elles sont inversés, elles ne sont pas pareilles.
    Élève 3 - Elle explique que l'élève 1 et elle sont meilleures amies. Si on lui demande si elle a d’autres amies que l'élève 1, elle dira oui. Si on demande à l'élève 1 si elle a d’autres amies, elle dira oui. Mais ce ne sera pas les mêmes amies parce qu’on n’aime pas tous les mêmes personnes.

    Les élèves s'investissent bien dans la communauté et tout se concrétise pour eux. J'essaie de permettre aux élèves de bouger un peu à l'aide des exercices. À chaque période philo, je tente de leur rappeller les objectifs que j'ai en tête.

    Les observateurs

    Depuis quelques semaines déjà, j'ai commencé à nommer trois observateurs par période de philosophie.

    La première fois, j'avais demandé à une élève d'observer comment se déroulait la communauté. L'élève avait noté des observations pertinentes, mais n'avait tenu compte que des commentaires concernant le comportement des élèves.

    Depuis, je demande à trois élèves d'observer des critères différents selon mes objectifs du jour. Ainsi, pour le moment, je leur demande d'observer ceci:

    Observateur 1 : il doit relever des phrases qui ont fait avancer la discussion.

    Observateur 2: il doit relever des phrases qui n'ont pas fait avancer la discussion.

    Observateurs 3: il doit observer la participation des élèves durant la CRP.

    Les élèves adorent jouer le rôle d'observateur et communiquer leurs observations. Certains de mes élèves ont du talent pour cet exercice. Leurs observations sont également très riches. Ils voient parfois certaines choses que je n'ai pas vu et complètent mes propres observations. Éventuellement, les critères des observateurs changeront selon l'évolution de la CRP.

    Chapitre 1 (3ème partie): la discussion

    Nous avons terminé de clarifier les questions qui se trouvaient au tableau. Puis, nous avons voté pour la question qui nous intéressait le plus. Ils ont choisi :

    - Quel est son animal mystère? (18 votes)

    Les élèves ont débuté la discussion en faisant une distinction entre «secret» et «mystère» :

    - Un secret c’est quelque chose qu’on garde pour soi.
    - Un mystère c’est quelque chose qu’on ne comprend pas.

    Isabelle
    - Alors, l’animal mystère, c’est un secret ou un mystère?

    La classe
    - C’est un secret.

    Élève
    - Un mystère c’est comme… (Elle réfléchit.) Mon père m’a expliqué qu’un jour quelqu’un a dit le secret de la bombe atomique à un autre pays. C’est un mystère, car on ne sait pas qui a dit le secret.

    Isabelle - Alors, l’animal mystère, c’est un secret ou un mystère?

    La classe
    - Ça peut être les deux.

    Isabelle
    - Pourquoi?

    Élève
    - L’animal mystère c’est un secret pour Pixie, parce qu’elle doit garder son idée seulement pour elle. Mais, pour les autres, c’est un mystère, car personne ne connaît son animal.

    Isabelle
    - Alors, une situation peut être un secret et un mystère.

    La classe
    - Oui.

    Isabelle - Mais est-ce qu’un mystère peut être un secret?

    Élève
    - Oui. Par exemple, le mystère de la bombe atomique [le fait qu'on ne connaît pas le nom de la personne qui a révélé le secret de la bombe atomique] est aussi un secret, car seulement la personne qui a révélé le secret sait que c'est elle. Le reste du monde ne le sait pas.

    Je n'ai pas tout le verbatim, mais je peux vous dire que cette discussion était riche en concept et riche de sens. Voici ce que nous avons abordé comme sujet

    - la définition de secret
    - la définition de mystère
    - scientifiques peuvent résoudre les mystères avec des preuves
    - un mystère peut-il être un secret
    - un secret peut-il être un mystère
    - il y a des secrets qu’on garde pour nous
    - c’est important de garder les secrets
    - il y a des secrets qui se promènent
    - il y a des secrets qu’il faut partager (sécurité physique, secrets qui nous font sentir mal)

    Je peux vous dire que nous avons été beaucoup plus loin que ce que nous proposait le guide!

    Oulalala... Bien riche cette CRP. Je peux aussi dire que les élèves n'ont parlé que pour faire avancer la discussion. C'était incroyable!

    Et dire que nous avons cette CRP sur pellicule! Fantastique!


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  • Comme nous avions constaté que les élèves ne construisaient pas sur ce que les autres disaient, nous avons pensé leur faire inventer une histoire en tenant compte de ce que les autres disent. Cette idée, c'était notre concept de base. Nous n'avions pas encore pensé à comment la faire vivre...

    Au moment où mes élèves s'installaient, je cherchais encore un moyen de leur faire vivre l'exercice. (Je suis une fille très instinctive à ce niveau.) Je dois sentir le poulx afin de voir le "comment". Puis, une petite lumière, un eurêka, est venu allumer ma lanterne lorsque je me suis rappellé les fameux Lego. Malheureusement, je n'avais pas de Lego dans ma classe, mais des centicubes. "Ça fera l'affaire." me suis-je dit. (Je sais que vous êtes impatients de savoir, attendez encore un peu!)


    Avant d’expliquer l’activité, j’ai demandé aux élèves de me dire dans leurs mots ce qu’est "construire sur ce que les autres disent".

    - C’est dire quelque chose qui a rapport avec ce que les autres ont dit.

    - Il faut se demander si ce qu’on va dire va faire avancer la discussion. Il faut aussi se demander trois choses quand on veut dire quelque chose. Est-ce que je suis en train de faire la bonne chose, au bon moment et au bon endroit. (Je vois que mes "dictons" servent à quelque chose!)


    Je leur explique qu’ils recevront un centicube qui représentera leur idée. Puis que je commencerai une histoire, en posant mon centicube sur le tabouret, qu’ils devront poursuivre à tour de rôle en prenant bien soin de construire sur ce que les autres disent. Puis, ils iront mettre leur centicube sur la construction qui se trouve sur le tabouret.

    J’insiste sur le fait que leur idée doit être en lien avec ce que les autres ont dit, il faut que ce soit cohérent et pertinent.
    J’insiste aussi pour leur rappeler de donner la parole (la balle de laine) à différentes personnes. Pour ce faire, ils devront observer qui a levé la main en premier et essayer de respecter l’ordre. Je leur ai dit également qu’il est possible que leur idée ne soit plus en lien avec ce qui vient d'être dit, dans ce cas, ils peuvent baisser la main et attendre d’avoir une nouvelle idée.

    C’est ainsi qu’un élève ajoute :

    - Donc, nous avons un seul droit de parole. Nous devons l’utiliser au bon moment, pour dire une chose constructive.


    L'histoire qui se construit est farfelue et je n'insiste pas sur la validité des idées, mais bien sur le fait de construire sur ce que les autres disent en tenant compte de ce qui a déjà été dit.


    Pendant la construction de l'histoire, une élève se découvre une habileté surprenante pour questionner les autres. Lorsqu'une idée est émise et qu'elle croit qu'elle n'est pas en lien avec ce qui a déjà été dit, elle prend la parole:

    - Je ne suis pas certaine que ton idée fait avancer l'histoire.

    J'interviens donc:


    - Penses-tu que ton idée fait avancer l'histoire?

    - Hummm, non.
    - Qu'est-ce que tu pourrais dire pour que ton idée fasse avancer l'histoire?

    Puis, l'élève corrige son idée. Parfois, l'élève demande de reprendre son cube et laisse la chance à quelqu'un d'autre. Il dit qu'il prendra son droit de parole plus tard.


    À un certain moment, les élèves comprennent qu'ils doivent juger de l'idée proposée, mais certains le font sans grande délicatesse.


    Isabelle
    - On a le droit de dire à quelqu'un qu'on croit que son idée ne fait pas avancer l'histoire, mais pas de n'importe quelle manière. En formulant une question, l'autre élève est amené à clarifier son idée et à se questionner. Par exemple:

    - Que veux-tu dire par...?
    - Es-tu certain que ton idée fait avancer l'histoire?


    Je n'insiste pas davantage, mais le message est fait. Nous y travaillerons plus tard.


    Pour terminer l'exercice, je leur fais part de mes remarques:


    - Je suis vraiment satisfaite du travail que vous avez fait aujourd'hui. Vous vous êtes engagés à construire sur les idées des autres et c'est ce que vous avez réussi à faire. Vous avez même réussi à questionner les autres sur leurs idées afin de voir si elles faisaient avancer l'histoire. De plus, vous avez fait un réel effort pour varier les droits de parole. Vous vous êtes souciés de donner le droit de parole à d'autres personnes qu'à vos amis. Toujours les garçons ont donné le droit de parole aux filles et les filles aux garçons. Bravo! Je suis vraiment fière de votre travail!


    Les centicubes ont contribué grandement à cette construction. Les blocs rendaient concret un concept abstrait. Il reste maintenant à réinvestir ce travail durant les CRP. En voyant leur volonté de s'améliorer, je crois que nous ferons des pas de géants à vive allure...


    Suite à cette activité, mon cerveau n'a cessé de voir nombreuses possiblités aux blocs Lego!!!


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